Socialisme Transhumaniste ?

Pas le temps d'avaler tout ça, mais il y a peut-être quelques idées à piocher.

http://www.democraticunderground.com/discuss/duboard.php?az=view_all&address=439x947208

Ca commence par un petit manifeste d'un forumeur us :

Citation :

What I believe: Transhumanist Socialism

- I believe that all of us does better work than one of us
- I believe that it is our humanist duty, nay, REQUIREMENT to help the least of us
- I believe that there is no greater threat to our species than the consequences of unbridled capitalism
- I believe that to kill off our own species in the quest for greater profits, is an unspeakable evil
- I believe that there is no greater quest than the elimination of suffering
- I believe that the greatest obstacle to conquering things is our own mortality
- I believe that mortality is an evil within itself and must be conquered in order to achieve our greatest good
- I believe that privatism is a parasite which feeds off greed and delivers a toxic drug of addictive nature to our species
- I believe that selfishness is not a virtue, but a manifestation of said parasite

Oui enfin pour ma part il est difficile de ranger le transhumanisme d'un coté de l'échiquier politique. Ne serait-ce que ces passage sur le capitalisme et la privatisation on voit déjà que c'est opposé avec toute une partie du courant transhumaniste libertarien (Timothey leary et tout ceux de la L5 society pour ne cite que les plus connus).

- I believe that there is no greater quest than the elimination of suffering

ce passage m'a fait doucement sourire ...

Tiens, tout cela me fait penser à un article lu récemment qui m'a un peu troublé puisqu'il était question d'un auteur américain parlant du risque de cataclysme économique si la robotisation et l'avancée dans les IA continue en postulant que bientôt tout cela risque d'élever le taux de chômage à des niveaux jamais vu, puisque selon cette théorie, les machines seront de plus en plus susceptibles d'effectuer nos tâches.

Or, et là c'est vraiment flippant quelque part, c'est que l'auteur cherche presque désespérément des moyens de concilier capitalisme et robotisation avancée, entreprenariat et profits. D'ailleurs, l'idée qui chez nous semble aller de soi, c'est à dire de communautariser les moyens de production/administration robotique pour le bien commun avec une distribution équitable semble ici plus improbable que l'idée même d'avoir des robots intelligents dans un avenir très proche, car dans la culture américaine, le socialisme est assimilé au "mal" (atteinte à la liberté individuelle, à la propriété, assimilation au communisme soviétique etc...)

La suggestion la plus proche est la formation de coopératives robotiques dont chaque actionnaire (donc, il faut investir du capital privé au départ) aurait le droit de prélever une partie de la production.

Ce que je ne comprend pas en réalité dans tout cela, c'est que l'on puisse penser la société du future, avec les transformations profondes de la technologie qui l'accompagneront avec la pensée du présent...

Si l'on change les moyens de production de gestion et d'administration en totalité par des machines, je ne vois pas comment l'on pourrait laisser de côté ceux qui n'auront pu prendre le train en marche sachant que dorénavant l'effort nécessaire sera pratiqué uniquement par des robots, corvéables à merci, s'autogérant et s'auto-produisant.

Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que toute avancée technologique entraine destruction mais aussi création d'emploi.
Certes les machines peuvent remplacer certain individus mais n'oublier pas qu'il faudra : des personnes pour concevoir ces machines, pour les assembler, les créer les entretenir, les surveiller etc ...

Vous me répondrez "oui mais des machines peuvent le faire" dans l'absolue si on pousse la logique jusqu'au bout tout peut être fait par des robots ...

+554

Meta a écrit:

Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que toute avancée technologique entraine destruction mais aussi création d'emploi.
Certes les machines peuvent remplacer certain individus mais n'oublier pas qu'il faudra : des personnes pour concevoir ces machines, pour les assembler, les créer les entretenir, les surveiller etc ...

Vous me répondrez "oui mais des machines peuvent le faire" dans l'absolue si on pousse la logique jusqu'au bout tout peut être fait par des robots ...

Si l'avancée technologique détruit de plus en plus rapidement des emplois il devient de plus en plus difficile de former des salariés compétents dans des domaines nouveaux, ce qui peut entraîner un déficit de travailleurs. J'ai l'intime conviction que ceux qui auront des emplois demain seront ceux qui auront eu la chance de s'augmenter à l'avance pour être de plus en plus compétitifs sur le marché du travail en constante mutation.

C'est d'ailleurs une des principales peurs des bioconservateurs, et ça peut se comprendre si cet état de fait n'est pas compensé par une meilleure aide sociale. D'où la nécessité possible d'un transhumanisme socialiste.

@Kusanageek cela me fait penser aux propos du Dr. Laurent Alexandre à la conférence de l'AFT expliquant qu'il ne sert a rien d’aller trop vite et de brusquer le développement technoprogressiste.

Tu parles surtout des emplois qualifiés en la matière mais des emplois non qualifiés tel que le transport routier/aérien, l'entretien basique (peinture, poussière), surveillance à distance etc ... ne demande pas de grande formation.

Augmenter les aides sociales c'est augmenter les impôts or augmenter les impôts pour entretenir les machines des gens ne seront pas content. Ou pire encore augmenter les impôts pour des individus non augmenté ... pas sur que cela plaise à l'opinion "augmenté". Des aides privées, familiale pour entretenir ces pauvres gens peut être.

" L'imposition est sur un pied d'égalité avec les travaux forcés." Robert Nozick

@Jean Luc : pas sur que les verts/écologistes soient nos amis au contraire. S'il fallait ciblé politiquement le mouvement il oscillerait entre une gauche technoprogressiste ( toute les gauches ne l'étant pas) et d'une droite libérale.

Quant à la création d'un Parti H+ on en est encore loin en revanche nous aurons un poids politique dans le futur c'est certain.

Meta a écrit:

Tu parles surtout des emplois qualifiés en la matière mais des emplois non qualifiés tel que le transport routier/aérien, l'entretien basique (peinture, poussière), surveillance à distance etc ... ne demande pas de grande formation.

Les emplois non-qualifiés seront évidemment les premiers à être remplacé, comme cela a toujours été le cas depuis le début de l'ère robotique

Meta a écrit:

Augmenter les aides sociales c'est augmenter les impôts or augmenter les impôts pour entretenir les machines des gens ne seront pas content. Ou pire encore augmenter les impôts pour des individus non augmenté ... pas sur que cela plaise à l'opinion "augmenté". Des aides privées, familiale pour entretenir ces pauvres gens peut être.

Perso, je ne pense pas à des aides sociales, mais plutôt à des subventions à l'équipement des améliorations indispensables afin de permettre à tous d'avoir une équité de potentiel. On pourrait même en faire un secteur semi-public afin de garantir des prix raisonnables et un service de qualité pour tous, dans les respect de l'éthique et des lois (à réfléchir). Car je ne voudrais pas de Trans-humanisme si celui-ci laisse les plus démunis au delà de toute possibilité de progrès du fait des inégalités sociales.

Meta a écrit:

@Jean Luc : pas sur que les verts/écologistes soient nos amis au contraire. S'il fallait ciblé politiquement le mouvement il oscillerait entre une gauche technoprogressiste ( toute les gauches ne l'étant pas) et d'une droite libérale.

Quant à la création d'un Parti H+ on en est encore loin en revanche nous aurons un poids politique dans le futur c'est certain.

Les écolos auront beaucoup de mal à accepter les modifications génétiques, déjà qu'ils ont du mal quand on modifie un grain de riz stérilisé...
De toutes manières, je ne pense pas en fin de compte qu'il faille un mouvement politique qui déterminerai un destin commun uniquement par l'aspect technologique, à mon sens il est préférable de laisser toutes les tendances s'approprier le trans-humanisme afin de débattre sur le fond et non sur la forme, cela évitera aussi l'extrémisme.

+555

Tu sais, faire un parti demande beaucoup de moyens, des militants en nombre et un programme capable de susciter l'adhésion... A ce stade, il faut reconnaitre que le trans-humanisme est plutôt mal perçu et est considérée en France comme une "folie", un truc d'illuminés...

Tu proposes un parti "idéoprogressiste" (P.I.P. ) dont au fond la grande spécificité serait d'accélérer la recherche et promouvoir la cause de la science. Faire de la science un objet partisan, politiquement parlant, me semble dangereux, cela pourrait susciter une opposition farouche voir très réactionnaire qui si elle passe nous fermera la voie et enterrera ce pays dans l'obscurantisme.
Je pense qu'il est plus utile (et moins coûteux...) d'obtenir une influence sur les plus grands courants politiques par l'intermédiaire de lobbying et du soft-power grand public afin de conquérir les esprits de l'intérieur et non comme des challengers.
Même si, à titre personnel, j'aimerais beaucoup que la recherche devienne l'enjeu de toutes les attentions, il faut pour l'heure rester modeste et augmenter l'audience des sympathisants de gauche comme de droite. De plus, si nous faisons un parti, ne risquons nous pas d'attraper le syndrome des "verts"? A savoir n'être plus guère qu'un parti de seconde chance pour des socialistes (dans le cas des verts) qui n'y trouvent pas leur place?