Présentation d'Oronard

Bonjour,

Je suis un jeune suisse de 18 ans, en dernière année de l'équivalent du lycée en Suisse, en option Physique&application des maths. J'ai toujours été intéressé par l' "augmentation" de l'être humain, notamment dans le but d'éradiquer cet maladie qu'est la vieillesse. Question religion, je suis Catholique/agnostique, dans le sens ou je crois que, si entité supérieure il y a, elle m'aurait sans doute placé devant la religion qu'elle désire me voir adopter (raisonnement un peu fumeux, je vous l'accorde, mais je n'ai actuellement pas trouvé mieux).

Néanmoins, sans être technophobe, j'ai un point de vue très prudent face au progrès, car autant je fais confiance aux scientifiques qui fabrique(nt/ront) des "améliorations", autant je fais moins confiance aux politiciens et aux hommes d'affaire, parfois franchement dépourvu de scrupule.

Concernant l'écologie, je pense que nous arriverons à nous "améliorer" bien avant de pouvoir quitter notre planète, donc je pense qu'il est tout à notre avantage de la garder habitable pendant encore un bon bout de temps.

Bonjour Oronard et bienvenue,

J'espère que tu trouveras par ici de quoi nourrir tes réflexions.

Une petite remarque sur la notion de "progrès", notion infiniment discutée depuis longtemps et un peu partout.

Je pense que "pro-grès", au sens strict, signifie tout simplement déplacement vers l'avant, autrement dit évolution. Or, pour toute société comme pour tout individu, un tel mouvement me paraît indispensable. J'utilise la métaphore du funambule : si la société s'arrête ou tente de faire marche arrière sur son fil, elle a toute les chances de se casser la figure. Néanmoins, si elle avance en courant, le risque est le même.

Ensuite, il ne faut pas confondre progrès technique et progrès humain. Pendant longtemps, notamment au XIXe siècle et jusqu'aux deux guerres mondiales, les deux ont paru liés et même indissociables. Le XXes nous a appris que le progrès technique pouvait être utilisé pour produire la pire des régressions humaines.

Il me semble que la pensée transhumaniste peut s'inscrire parfaitement dans la tradition "progressiste" en cherchant à réconcilier progrès technique et progrès humain. C'est en tout cas le choix de la large majorité (si ce n'est de la totalité) des adhérents de l'association qui est à l'origine de ce forum et qui s'est donné comme nom : Technoprog!

Au plaisir de te lire
A+

Personellement, je prefere l'image d'un avion supersonique, la societé à tout interet à courrir de plus en plus vite, kit à laisser derrière ceux qui ne sont pas capables de s'adapter ( mais je ne parle pas ici de riches et de pauvre, ça, j'espère bien que le progrès pourras se faire sans que ce genre de critères purement arbitraires entrent en jeu... et c'est là que le mouvement du Libre est extrêmement décisif...), kit à se déchirer dans tout les sens et laisser place au Chaos, à souffrir, endurer, prendre conscience des connaissances de l'univers atomes par atomes....
L'important est de franchir le mur, au delà duquel beaucoup des problèmes survenu jusqu'au moment de son franchissement appartiendront définitivement au passé...

Il est temps d'arrêter de courir pour rester à la même place, il faut aller plus vite encore...

Trop de progrès, tue le progrès.

Le risque d'avancer trop vite est clairement de régresser. Marc l'a déjà dit mais je trouve que c'est purement logique. Et comme il le dit encore, c'est du déjà vu.

En tout cas bienvenue à toi Oronard

Bienvenue Oronard.

Pour compléter l'intervention de Marc, je pense que cette analyse d'une partie de la pensée de Bergson sur Wikipédia exprime à merveille ce que je pense :

Citation :

La vie, entendue comme un mouvement créateur, n'est pas seulement responsable de la création des espèces biologiques. Elle est aussi créatrice de la société, parce que l'espèce humaine ne peut survivre qu'en société. Or, la vie en société suppose d'un côté un ensemble d'habitudes et de l'autre des hommes assez confiants dans l'avenir pour faire des projets collectifs et ne pas se morfondre égoïstement. La morale est le système d'habitudes qui permet la vie sociale, tandis que la religion assure la confiance des hommes vivant en société.

Toutefois, cette morale et cette religion sociales ne sont pas les seules existantes. Elles sont closes, au sens où elles ne visent que la conservation de l'espèce humaine telle qu'elle est, et pour cela des sociétés séparées et opposées entre elles. L'existence de certaines personnalités exceptionnelles prouve que la vie ne s'en tient pas à la conservation du créé, qu'il s'agisse de l'espèce humaine ou des sociétés. Ces personnalités exceptionnelles inventent des valeurs absolument universelles, qui ne servent pas à la conservation de la société mais à la création d'une humanité nouvelle, reprenant l'élan créateur. Le type de ces personnalités extraordinaires est le Christ, et leur grande faculté de création est le signe de leur contact avec le principe même de la création, qu'ils appellent Dieu. Ces créateurs de nouvelles valeurs sont donc aussi des mystiques.

Les sociétés démocratiques se fondent sur cette morale ouverte, qui sert de critère pour distinguer les "sociétés ouvertes" des "sociétés closes".

Je pense que le Transhumanisme s'inscrit parfaitement dans cette vision en mariant nécessité évolutive et valeurs universelles à venir.

Maywian a écrit:

Trop de progrès, tue le progrès.

Le risque d'avancer trop vite est clairement de régresser. Marc l'a déjà dit mais je trouve que c'est purement logique. Et comme il le dit encore, c'est du déjà vu.

En tout cas bienvenue à toi Oronard

Je ne vois strictement rien de "logique" la dedans.

Je trouve pas la tienne très logique non plus, mais je pense que c'est parce qu'on se définit pas les mêmes objectifs.

Cependant je vois pas trop quel genre de progrès pourrait-on faire dans un monde chaotique où il resterait une poignée de personnes pas très saines d'esprit (je dis ça parce que je trouve qu'il faut être un peu déglingué pour s'adonner à des souffrances ), alors qu'en parallèle on peut prendre le temps de réfléchir à l'évolution plutôt que de foncer tête baissée et se croupir dans un trou à merde.

Après je pense que c'est chacun sa conception du monde et son choix de manière de vivre. D'autant plus qu'on a tous des buts différents dans la vie (c'est un peu ce qui fait notre richesse).

Quand je vois ce que tu dis j'ai l'impression que tu prônes le progrès pour le progrès alors qu'en fait pour ma part le progrès c'est rien de plus qu'un moyen de vivre autrement et mieux (sinon ça ne sert à rien).
Et justement si on commence à faire du tout et n'importe quoi sans conditions (autrement dit du vite fait, pas vraiment trop bien fait), ça risque d'être un bordel sans nom.
Je comprends qu'on puisse vouloir avancer pour découvrir telle ou telle chose, et que des fois ça paraisse long parce qu'on nous laisse pas les moyens, mais entre un funambule et un avion supersonique il y a une grosse marge quand même ^^

ça me fait penser à la fable du lièvre et de la tortue pour le coup. C'est pas celui qui court forcément le plus vite qui atteint la ligne d'arrivée en premier.

Je pense que ce que Scheindorf désigne par "le progrès pour le progrès", c'est une recherche désintéressée.
On pense souvent la recherche comme une tentative de remplir un objectif, de découvrir le moyen de parvenir à une fin définie d'avance, bref, de diriger la recherche vers un but précis.
Une autre vision, c'est de chercher juste pour chercher, pour tenter de se rapprocher du Vrai, de percer les rouages de l'Univers. C'est alors de la découverte qu'on déduit ses applications possibles, et non l'inverse. Et si elle n'en a pas, cela sera malgré tout un pas de plus dans la connaissance.

Chercher pour chercher, c'est aussi chercher pour se satisfaire soi-même de quelque chose. Notre besoin de savoir.
Du coup la recherche est une application elle-même et est pas vraiment désintéressée.

Oui, enfin, progresser peux aussi vouloir dire parfois revenir en arrière... progresser pourrais se définir comme passer d'un certain nombre de degrés de liberté a un nombre plus élevé...

Bonjour Oronard!

Et bien vous voici vernis d'un débat épineux dès votre arrivée.
Et le progrès comme source de résolution des conflits, ça tente quelqu'un?