Bonsoir tout le monde,
Pour parler de Transhumanisme, comme de n’importe quel sujet d’ailleurs, il y a le discours argumenté et convaincant, et puis il y a l’art, l’esthétique, le persuasif, l’un n’excluant pas l’autre. Mais si les deux peuvent être mêlés, le premier disparaît lorsque l’on use des arts autres que littéraires ou réthoriques.
Autrement dit, je voudrais commencer à vous parler ici de mon expérience (depuis bientôt un an :-) en direction des arts plastiques comme vecteur de la réflexion h+.
Tout a commencé par une proposition de mes amis grecs du webzine <Re-public>. Suite à la publication du deuxième volet de notre dossier sur le Transhumanisme, ils m’ont proposé de réfléchir à l’idée de décliner cette réflexion sur un autre mode : une exposition artistique !
Moi, pas spécialiste d’art moderne. Juste mon bagage de prof d’histoire pour l’histoire de l’art et ma curiosité d’autodidacte. Mais je n’ai pas pu refuser le défi : j’ai plongé dedans avec délice.
Donc, depuis le printemps dernier, j’ai commencé par solliciter une demi-douzaine de personnes dont je pensais qu’elles seraient intéressées par un tel projet. Parallèlement, j’en ai fait la pub sur les réseaux h+ internationaux.
Au final, nous avons mis sur pied un comité de sélection qui comprenait Natasha Vita-More (une des pionniers du mouvement h+ mondial, avec son mari Max More, et spécialisée notamment dans les questions des relations entre art/design et Transhumanisme), Olivier Goulet, artiste h+ français de renommée internationale, Marion Duqueroy, spécialiste en histoire de l’art, proche de l’AFT, Miriam Leis, présidente de l’Association allemande transhumaniste (GTA), deux membres de Re-public, moi-même et cerise sur le gâteau venu se rajouter en cours de route, Shengwei Li, l’un des membres fondateurs de la CTA (Chinese Transhumanist Association).
Ensemble, nous avons d’abord discuté des principes de l’exposition que nous envisagions et des critères de sélection qui seraient les nôtres. Puis, nous avons commencé à nous proposer certaines œuvres les uns aux autres afin de tester nos critères de sélection. Enfin, nous avons lancé un appel à contribution en vue de l’exposition et avons reçu les premières œuvres sur un site d’accueil élaboré par Re-public.
L’étape suivante a consisté en la critique de chaque œuvre soumise par les artistes et à leur évaluation par chaque membre du jury. Parallèlement, Re-public a mis en place un site final de présentation des travaux retenus, c'est l'exposition "Devenir humain, the art of human enhancement".
Mais tout cela n’est qu’un premier stade.
En effet, dès les premiers temps, quand j’ai essayé de me renseigner pour savoir ce qu’il existait en matière de galerie d’art h+, je me suis rendu compte qu’à ce jour, il n’existait rien de quelque ambition. Quelques blogs individuels proposent des galeries aux œuvres assez limitées en nombre et présentées sans grande cohésion (me semble-t-il). Les associations h+ officielles (Humanity+, AIT, GTA …) me disaient avoir pensé et parfois essayé de lancer de tels projets, mais aucune n’avait donné suite.
A partir de ce constat, je me suis dit qu’il était peut-être temps de lancer un projet véritablement ambitieux pour promouvoir et faire connaître les créations artistiques relevant du Transhumanisme.
Ainsi, l’exposition sur laquelle nous avons travaillé avec Re-public n’est pas conçue comme une fin en soi, mais comme un marche pied, une expérimentation en vue de l’élaboration d’un site beaucoup plus vaste, évolutif, coopératif, dans lequel viendraient coopérer, échanger, critiquer, montrer leurs œuvres, des artistes et des amateurs de tous horizons. L’objectif serait de créer une vaste, peut-être très vaste galerie virtuelle, dans laquelle chacun pourrait venir puiser à loisir.
Le site que Re-pubic vient de rendre accessible n’est donc qu’un premier jet, quasiment un prototype, mais j’espère que nous saurons l’enrichir, le perfectionner pour – qui sait, en faire un pôle de référence dans la galaxie transhumaniste.
Marc