Bonjour

Bonjour,
Je me présente, Jean.
Je me suis inscrit sur ce site avant tout pour prendre part à une discussion sur les systèmes EEG (en gros une télécommande qu'on contrôle avec les ondes cérébrales).

Je ne suis pas arrivé ici par hasard, la démarche trans-humaniste m'intrigue depuis un certain temps. J'y trouve beaucoup d'espoir et d’intérêt pour la chose scientifique en plus de la place centrale que prend l'humain dans la démarche. Je suis en revanche plus sceptique quand à ce que cela pourrait impliquer pour la santé mentale. En effet, qu'elle place prendrait l'échec, l'imperfection, un mauvais choix etc pour des humains "améliorés" qui tendent à la perfection. Comment seront vécus et perçus ces moments difficiles de la vie et qui nous permettent de nous dépasser pour les surmonter. On voit dans nos sociétés modernes que plus on en attend d'une population, plus l'exigence est élevée et plus il y a de suicides. Le fait d'être intrinsèquement plus performant, d'avoir moins de défauts ne mènera-t-il pas l'humain à se suicider plus facilement si il n'est pas "à la hauteur"?

Vous connaissez maintenant la chose qui me fait un peu flipper là dedans, mais on en est pas encore là.

Moi je suis électronicien et j'aime bidouiller des montages à base de composants Atmel ou Microchip qui sont programmés en C. ravi de vous rencontrer et j’espère faire ici des rencontres intéressantes et intellectuellement stimulantes.

Je pense qu'il faut plutôt regarder l'exigence relative de performance.

Pour donner un exemple simple, si on obtient des puces nous permettant de calculer aussi vite qu'un ordinateur, c'est évident que la performance exigée en calcul mental va crever les plafonds. Mais relativement à nos capacités, elle ne sera peut-être pas si élevée que ça, peut-être leur rapport sera-t-il moins élevé que le rapport de l'exigence d'aujourd'hui sur les capacités d'aujourd'hui.

Bref, je ne penses pas que l'exigence relative sera forcément trop élevée dans une société transhumaine. Après tout, on peut en imaginer de plusieurs sortes, dont certaines, effectivement, où surgirait ce problème. C'est à voir.

Sinon, bienvenue.

J'ai posté un message sur le topic des EEG en t'invitant à en créer un en "Philosophies ; éthiques ; Politiques" à propos de tes questions, mais cet endroit peut faire l'affaire

Pour te répondre, je pense que le besoin de performances est surtout symptomatique de notre société où la concurrence entre les individus atteint des sommets plutôt élevés. La perfection en soi, qui pourrait la définir ? Je pense que le transhumanisme est avant tout un mouvement d'idées qui prône la liberté de disposer de son corps comme bon nous semble, et d'encourager les initiatives qui permettent de maximiser les possibilités à cette fin.

Ainsi, si la biotechnologie était suffisamment évoluée pour que tu puisses manipuler tes traits à volonté, alors je suis certain que nous verrions toutes sortes de "sous-cultures génétiques" colorer la cité, plutôt qu'un seul et unique corps légitimé par des statues grecques.

En tant que transhumanistes de la première heure, je pense que notre responsabilité est de sensibiliser les individus à la liberté qu'ils auraient, tout en condamnant les tentatives d'uniformiser le transhumain (ce qui serait un désastre selon moi).

Et bienvenue encore une fois !

Sauf peu être si l'uniformisation porte sur la présence au sein d'un réseau de consciences interconnectés, résistant aux agressions, fortement redondant et décentralisé, où les consciences individuelles présentes peuvent contrôler un nombre quelquonque de corps polymorphes et (si jamais la notion perdure) pouvant prendre le sexe qu'ils souhaitent.

Si l'individu peut aller et venir comme il le souhaite dans un tel système, alors je n'y suis pas fondamentalement opposé.

Merci de vos réponses. Je pense aussi que l'éducation et l'acceptation de ses limites dans le but de les dépasser peut être une motivation pour l'humain. Tout ça pour dire qu'il faudrait profiter de ces innovations pour aider les plus fragiles d'entre nous et toujours penser à rendre ces technologies utilisables pour le plus grand nombres dont et surtout les personnes handicapées. Comme ça personne ne se sentirait laissé au bord de la route de l'avancée technologique. Et pire encore ne plus encore se sentir inutile ou contre-productif.