Des machines peuvent-elles émettre des hypothèses, réaliser des expériences et évaluer les résultats, sans l'intervention de l'homme ? Des prototypes montrent que oui.
Peut-on automatiser la recherche scientifique ? Il ne s’agit pas d’automatiser les expériences – cela se fait déjà –, mais de construire une machine qui découvrirait de nouvelles connaissances scientifiques. Depuis dix ans, mon équipe et moi développons un tel robot scientifique.
Pourquoi construire un robot scientifique ? Nous avons deux motivations. La première est de mieux comprendre la science. Le physicien Richard Feynman remarquait que « ce que je ne sais pas créer, je ne le comprends pas ». Dans la même ligne philosophique, tenter de construire un robot scientifique nous oblige à prendre des décisions concrètes reliant des objets abstraits et physiques, des phénomènes observés et théoriques, ainsi que nos différentes façons de poser des hypothèses.
Notre seconde motivation est technologique. Les robots scientifiques pourraient rendre la recherche plus productive et rentable. Certains problèmes scientifiques sont si complexes qu’ils nécessitent une importante quantité de travail : il n’y a pas assez de chercheurs pour tout faire. L’automatisation pourrait résoudre ce problème.
En science, l’informatique a connu d’importants progrès, par exemple l’automatisation des laboratoires à « haut débit » pour le séquençage de l’adn et la recherche de nouveaux médicaments (avec les techniques dites de criblage). Les ordinateurs effectuent même des opérations moins évidentes : ils analysent aussi des données et commencent à produire des...
