J'ai deux objections à tout ça :
- Les énoncés et les entités ne sont pas interchangeables à volonté : on n'a jamais vu une affirmation devenir ce qu'elle décrit. Par contre, si personne n'est là pour parler, rien ne sera dit (autrement dit, sans entités, pas d'énoncés). Pour citer Spinoza : le concept de chien n'aboie pas.
- Ok pour dire que la pensée ne peut pas avoir d'accès direct à la réalité sans passer par des énoncés. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a que des énoncés : après tout, le fait que certaines hypothèses marchent mieux que d'autres montre que tous les énoncés ne se valent pas, ce qui me fait dire qu'ils se réfèrent forcément à quelque chose qui est là qu'on l'énonce correctement ou pas, et qui serait là même si il n'y avait personne pour énoncer quoi que ce soit à son sujet. C'est ce "quelque chose" que j'appelle réalité. De ce point de vue là, la "vérité" est la probabilité qu'un énoncé à de "survivre" à la confrontation avec la réalité (la vérification). Bref, ce n'est pas parce qu'on peut tout décrire en termes d'information que tout est information, ça veut juste dire qu'on a trouvé un concept très pratique pour décrire beaucoup de choses, voire tout ce qu'on peut trouver à décrire.