Bon, je me suis poussé un peu :-)
Compte-rendu de la conférenceGeorges Chapoutier : L'homme est-il un singe comme les autres ?
Intro : Les ressemblances sont fortes entre les hommes et les singes
Plan : 1- comment l’homme a considéré l’animal
2- La culture est-elle spécifique à l’homme ? -> Non !
3- l’Homme est-il un philosophe ou un singe ?
1) Trois grandes façons de considérer l’Animal à travers les âges : a-> prendre l’animal pour un homme
- procès d’animaux au moyen-âge
- les animaux divinisés
- la Métempsychose (réincarnation dans un corps d’animal)
b-> l'animalisation de l’homme = l'esclavage
- Descartes -> l'animal est une machine
- cette vision est toujours contestée.
c-> Vision de l’animal comme un être sensible
- isomorphie avec l’humain.
=> l’homme est un animal comme les autres
2) L’animal, être de cultureQu’est-ce qu’une culture ? Réponse -> ce qui n’est pas génétique.
La culture est liée au développement du cerveau
- La culture se distingue par exemple par l’invention d’Outils
-> mais ceci n’est pas spécifique à l’humain, il existe même des méta-outils chez les chimpanzés (outils créés pour fabriquer des outils).
- La culture implique des Règles cognitives
Lévy-Strauss -> tabou de l’inceste
-> chez les rats, les dauphins …, ont constate l’existence de la notion de nombre jusqu’à 6 ou 7.
-> celle de suites logiques (chez les geais)
-> la notion d’inceste existe chez les singes (et seulement chez les singes)
- La culture implique le Langage (à distinguer de la "communication")
-> la communication = l’instant présent.
-> le langage => ailleurs, passé -> les abeilles, les primates, notamment les chimpanzés possèdent des langages plus ou moins évolués.
- La culture implique des Morales
-> liée en général à la vie en société
-> protection des enfants
-> pardon, réconciliation chez les singes
- La culture implique des Choix esthétiques
-> couleurs vives, attrait sexuel, aussi chez l’humain-> garantie de reproduction
-> les animaux préfèrent aussi les couleurs vives, les courbes …
3- l’Homme est-il un philosophe ou un singe ? - La puissance du cerveau humain est indéniable.
- De plus, c’est un cerveau social.
- Il dispose de Divisions nerveuses supplémentaires.
- Mais la différence est-elle une question de Quantité ou de Qualité ?
-> l’humain n’est pas seulement un animal plus performant.
-> il est autre chose …
-> l’intelligence et la rationalité existent chez l’animal
-> mais le passage dans le virtuel, l’imaginaire est spécial chez l’humain.
-> il y a une base d’imaginaire chez l’animal.
-> Mais le « singe nu », le singe juvénile possède un super cerveau, juvénile, très adaptable. Il est très joueur. Il est aussi plus violent, il contrôle moins bien ses humeurs.
-> Il possède un "vécu existentiel de la durée". Celle-ci existe à l’état d’ébauche chez l’animal, mais elle est surtout instantanée.
-> Surtout, l’humain se projette sans arrêt dans l’avenir ! Alors,
Y a-t-il Rupture ou Continuité entre Humains et Animaux ?
-> les deux.
-> Il faut se garder de 2 dangers :
-> A partir de la continuité, dire : Humain = Animal ;
-> A partir de la rupture, dire : Humain ≠ Animal !
- Conséquences morales-> « le troisième chimpanzé »
fier, savant, cruel et destructeur
L’humain demeure un Chimpanzé par sa biologie, sa culture, son jeu.
Georges Chapoutier formule enfin le vœux que le « philosophe » contrôle davantage le chimpanzé en nous.
Questions (Q/) Réponse (R/) : Q/ A propos du « Test du miroir »
R/ il témoigne de l’ébauche d’une Conscience de soi (éléphant, pie …).
Q/ à ma question « Ne faut-il pas assumer l’arbitraire des frontières que l’humain fixe entre lui et l’animal ? »
R/ G.Ch. répond : Il faut l’assumer pour des raisons pratiques, parce que nous sommes humains.
Q/ à ma question demandant si le TransHumanisme, voire le TransAnimalisme pourrait être une solution pour permettre au « philosophe » de contrôler davantage le chimpanzé en lui.
R/ il répond que la question est trop vaste et que la réponse dépend du choix philosophique de chacun.
Q/ Concernant une définition de la conscience
R/ Il propose d’abord de la considérer comme une capacité à connaître des éléments (de son monde) et d’en tirer un comportement. Il précise que la Conscience est d’abord cognitive. Puis il ajoute la notion de conscience de soi.
R/ Aujourd’hui, on peut pas se mettre dans la peau de l’animal.
Q/ A une question de ma part demandant si la résilience de l’humain n’est pas supérieure du fait de sa Conscience.
R/ C’est difficile à dire. Il cite Saint-Exupéry [en fait, il se goure, c’est l’aviateur Henry Guillaumet, cité par St-Ex.] « ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait », et conclut : « pas sûr ». Il met en avant une grande capacité de résistance chez certains animaux.
[En fait, je voulais, dans ma question, parler de résilience en tant qu’espèce, mais, faute de précision, il l’a interprété comme résilience des individus :-( ]
Q/ Les animaux connaissent la dépression ou le coup de foudre ?
R/ Nous n’avons pas de données scientifiques (surtout pour le coup de foudre :-). Mais pourquoi pas ?
Q/ Le primate non humain est-il un bon exemple pour le psychiatre ?
R/ Oui et non. Le modèle ne reproduit qu’une partie de la pathologie.
Q/ Sur le langage des signes chez Chimpanzés ?
R/ Ce n’est pas seulement du conditionnement. Il y a vraiment l’ébauche d’un langage.
- Remarque sur la croissance intellectuelle comparée du petit d’homme et du petit chimpanzé. Le Chimp évolue plus vite, mais il s’arrête beaucoup plus tôt, en tout cas dans un cadre humain.
FIN
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Prochain sujet : nanotech & développements durable
Nov 25 2010 15:10:00
par Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS et responsable du « Nanomaterials Research Group » à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Pour rejoindre cette conférence en ligne :
https://my.dimdim.com/emfccsti/