INTERNATIONAL CONFERENCE
“AUDIOVISUAL POSTHUMANISM”
MYTILÈNE – LESBOS (GRÈCE) 23 – 27 SEPTEMBRE 2010
Résumé / Bilan personnel de la conférence
Cette conférence a réuni pendant 5 jours une quarantaine d’intervenants originaires de nombreux pays européens (Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, France, Italie, Espagne, Portugal, Serbie et Grèce) et des États-Unis.
Les participants provenaient du monde universitaire pour la plupart, ainsi que du monde artistique. Il s’agissait essentiellement de professeurs et d’étudiants de philosophie, de littérature, de sociologie, d’histoire ou d’histoire de l’art ainsi donc que de quelques artistes.
Les sujets abordés ont d’abord concerné les notions de Trans- et de Posthumanisme, d’abord en tant que telles, puis dans leurs relations avec l’expression artistique. Selon toute vraisemblance (et les dires de plusieurs organisateurs), il s’agissait de la première conférence académique en Grèce sur un tel thème.
De nombreux intervenants, dont moi-même, ont proposé des définitions de ces termes controversés. Certains ont cherché à livrer des analyses des mouvements Trans- et/ou Posthumanistes.
La discussion autour du terme même de « Posthumanisme » m’a fait percevoir une source de confusion importante. En effet, ce mot paraît recouvrir plusieurs acceptions. Si les uns le conçoivent comme un Posthuman-isme », dans le sens d’un mouvement qui aurait tendance à vouloir faire émerger un Posthumain (exclusif ou non de l’Humain), d’autres le pensent simplement comme un « Post-humanisme », c’est-à-dire un mouvement de pensée s’inscrivant dans la lignée du post-modernisme et se référant à l’Humanisme pour aller au-delà de ce dernier (par exemple en reconnaissant que l’humain des humanistes n’est plus le centre de l’univers).
Aux premiers jours de la conférence (jeudi, vendredi), la majorité des interventions ont proposé des lectures du Transhumanisme conformes à celles qui dominent de la part des observateurs qui s’intéressent essentiellement au mouvement à travers le prisme anglo-saxon : négatives ;-)
Néanmoins, le samedi et le dimanche, cette impression s’est contrastée. Plusieurs analyses d’œuvres littéraires ou d’arts plastiques ont insisté sur l’intérêt de la pensée trans- ou posthumaniste.
Le dimanche soir a réservé une surprise. En fin de journée, non seulement était programmée une « Performance » d’un artiste s’inscrivant clairement dans une perspective h+, mais lui-même et l’un des principaux organisateurs de la conférence ont présenté un texte intitulé « Metahuman manifesto »* qui, quoi qu’on pense de l’intérêt ou de la pertinence de son contenu, se situe évidemment dans la mouvance qui nous rassemble.
Au total, alors que je n’attendais rien de très positif d’une conférence organisée par le monde académique, j’en suis reparti avec la satisfaction, non seulement d’avoir pu défendre moi-même une certaine vision du Transhumanisme, mais encore d’avoir vu ce mouvement recevoir soit des marques d’intérêt évident, soit même des soutiens explicites de plusieurs intervenants.
Par contre, il est tout aussi certain que ces débats sont restés confinés dans un espace limité au monde universitaire. Même les étudiants n’étaient pas très nombreux, le public (jusqu’à une soixantaine de personnes environ) étant surtout constitué des intervenants eux-mêmes (autour d’une quarantaine !).
Les résumés et présentations des contributions sont disponibles sur le site de la conférence :
http://www.ct.aegean.gr/events/posthuman/index_en.html
Les actes de ce colloque ne seront par contre sans doute pas publiés avant longtemps …
* Le texte "Metahuman Manifesto" ne semble pas encore accessible en ligne. Je n'en possède qu'un exemplaire papier.