Yia sas,
James Hughes (dois-je présenter James Hughes ?), du Ieet, grand consommateur de roman et de BD h+ semble-t-il, nous fait régulièrement parvenir les échos de ses lectures (sur la liste de diffusion < technoprogressive@yahoogroups.com >). Je pense que ça vaut le coup de faire suivre de temps en temps, ne serait-ce que pour se rendre compte de ce qui sort dans la littérature anglo-saxone (évidemment la plus prolixe dans le domaine).
Je vous propose une traduction de son dernier billet :
« Je viens de terminer la lecture de deux excellents romans avec des thèmes technoprogressistes, tous les deux fortement recommandés.
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Paolo Bacigalupi's, The Girl Windup
<http://www.sfsignal.com/archives/2009/09/review-the-windup-girl-by-paolo-bacigalupi/> est situé en Thaïlande dans une centaine d'années, bien après que l’économie mondiale fondée sur le pétrole se soit effondrée. Des milliards de personnes sont mortes du fait que les navires à voile sont devenus le seul moyen de transporter les biens et que des épidémies de gènes synthétiques ont tué les humains et attaqué les cultures. La Thaïlande s’en sort relativement bien, car elle a adopté un régime environnementaliste draconien et protégé son patrimoine génétique agricole comme une ressource nationale. Ces ressources génétiques sont recherchées par les grandes entreprises de l'agrobusiness qui contrôlent « l’économie calorie ». L'un des protagonistes du roman est Anderson, un espion industriel d’une firme américaine qui tente de mettre en place un régime amical qui accepterait l'exploitation du grenier à gène de la Thaïlande. Mais ses plans sont contrecarrés quand il tombe amoureux d’une "windup" Japonaise, Emiko, une post-humaine génétiquement améliorée en vitesse, beauté et intelligence. Les autres protagonistes des manigances d’Anderson sont des réfugiés chinois, un gestionnaire d’usine qui tente de reconstruire une flotte à voile détruite par des fondamentalistes musulmans, et une femme policier travaillant pour l'agence de protection de l'environnement. Bacigalupi fait un travail incroyable pour décrire un avenir totalement crédible, dans lequel les fonctionnaires du gouvernement ont du mal à défendre le public contre les ambitions de l'entreprise génocidaire des exploiteurs, et les post-humains supérieurs sont sur le point de s'affranchir de leur esclavage.
[cid: image011.jpg@01CA9179.<http://www.richardp4B6E9890>]
Richard Powers, Generosity: An Enhancement
<http://www.newyorker.com/arts/critics/books/2009/10/05/091005crbo_books_wood>
nous raconte les aventures de Russell Stone, un professeur d'anglais supplétif de Chicago, qui apporte, par inadvertance, une de ses élèves extraordinairement heureuse, Thassadit Amzwar, âgée de 23 ans, étudiante en filmographie en provenance d'Algérie, à l'attention d'un chercheur « Kurzweilien », Thomas Kurton. Le chercheur Kurton tente de déterminer les gènes qui permettent le bonheur du cerveau. L’objectif explicite du chercheur, en tant que "transhumaniste", est de développer des médicaments et des thérapies géniques qui permettront à chacun d'atteindre un niveau maximum de satisfaction quotidienne. Thassa se trouve correspondre à une valeur génétique aberrantes avec un très haut niveau de bonheur moyen. Tous ceux qui rencontrent Thassa tombent amoureux d’elle, et ils sont frappés qu’elle ne soit pas affectée par son passé tragique. Quand elle devient une célébrité tout le monde veut en tirer profit et sa capacité innée à la résilience est testée à ses limites. Les descriptions par Powers des forces universitaires, culturelles et économiques tourbillonnant autour de la possibilité de l'amélioration de l'humeur sont parfaites. »
Ça donne pas envie d’être lu ça ?